Open Spaces (12)

Peut-être avez-vous besoin de relire le chapître précédent ? Ou de lire l'histoire depuis le début ?

Dis-toi bien que dans la grande course à la promotion, tous ces vendus sont loin devant le type qui fait ses 9h-18h sans se faire mousser, et qui encaisse sans broncher le caustique “Ben t’as pris ton aprèm?” quand un impératif le fait quitter les lieux à 17h45. Devant ma pomme donc. Non, n’insiste pas, je me refuse à mourir un peu plus (car qu’est-ce-que mourir sinon perdre son temps au sens le plus littéral?) pour gagner un tout petit peu plus.

Arriver “tôt” me permet de boucler les conneries que les suceurs sus-cités m’ont confiés en fin de journée : bien souvent, ils souhaitent rentrer au bercail pas trop tard, mais en délégant à voix haute et claire une tâche à terminer, ils soulignent qu’ils ont conscience que la journée de travail est loin d’être finie, et leur ton désolé essaye de convaincre l’auditoire que s’ils n’avaient pas d’impératif familiaux alors là, ils s’en seraient bien sûr chargés en personne.

Mais cela me permet aussi des choses bien plus intéressantes : entre 8h30 et 9h15 environ, l’étage est à moi seul, et me permet d’en apprendre plus sur mes chers collègues que n’importe quelle discussion passionnée autour des merguez étiques de la cantine.

A suivre...