Open Spaces (7)

Peut-être avez-vous besoin de relire le chapître précédent ? Ou de lire l'histoire depuis le début ?

“Femmes et bébés” sont donc “à la rue”. Les hommes et les enfants de plus de deux ans auraient miraculeusement conservé leurs abris de fortune? Est-on sûrs que ce ne sont pas eux qui ont jetés dehors les femmes et les bébés? Mais que font les pouvoirs publics?

Mais “Femmes et bébés à la rue” tu en conviendras, semble un titre incomplet. A moins qu’on ne le dote d’un “!” et qu’il ne devienne une revendication pour l’expulsion prioritaire des femmes et enfants, ce qui mettrait en avant une idée innovante sinon populaire. Mais je pense que dans ce cas, il aurait été plus clair et efficace d’intituler l’article “A la rue : les femmes et les enfants d’abord!”.

Il a donc fallu introduire davantage le sujet : les roms. Sujet sensible et polémique que ce peuple mal-aimé. Ce qui explique certainement le choix du gratte-papier de blinder sa titraille côté attendrissement. Je suis à peu près sûre que plusieurs fachos aux cœurs secs comme l’est souvent le mien ont vu le titre tronqué sur leur smartphone, cliqué dessus parce-que quand même des “femmes et enfants à la rue” c’est grave, avant de soupirer et quitter la page à la lecture du mot “roms”, aigres de s’être laissés aller à une compassion indue.

Les roms donc, il était obligé d’en parler dès le titre, question d'honnêteté journalistique.” Je n’écris pas des putes-à-clic moi Monsieur, je fais de l’information!” Dit-il sûrement à qui veut l’entendre. Et là, notre gus a vécu une véritable épiphanie en décidant d’emprunter les mots de Franz Fanon, qui, le pauvre, n’est plus en état de lui en réclamer les intérêts.

Les roms sont-ils les damnés de la terre? Je trouve ça un peu facile de banquer sur des expressions toutes faites par d’autres mais passons. De la terre peut-être pas, mais de l’Europe je veux bien le lui accorder.