Open Spaces (2)

Peut-être avez vous besoin de relire le chapître précédent ? Ou de lire l'histoire depuis le début ?

10h52. Annabelle termine de hachurer consciencieusement en rose fluo le mois d’Août sur le calendrier. Je jette un coup d’oeil : visuellement le rendu est chouette, un bel été se prépare!

Bien sûr, j’ai tout en mémoire : les dates, et le détail des péripéties estivales prévues par chacun. Le détail est primordial.

En ce qui concerne les Aoûtiens perclus de marmaille :

Ce bon Farid embarquera ses gosses en Tunisie, dans la maison d’un cousin, les trois premières semaine d’Août. Il s’agit d’un échange de bon procédés en famille : le cousin et sa smala occuperont la maison de Farid à partir du lundi de la deuxième semaine.

Laurence ne prête sa maison à personne pendant les trois dernières semaines d’Août qu’elle passera dans le manoir familial de Saint-Jacut-de-la-mer (Y’a vraiment eu un type qui s’appelait Jacut et qui est malgré tout resté assez sympa pour être canonisé. C’est fou non ?) Cependant, une voisine passera chaque matin nourrir Perceval, le vilain greffier que Laurence exhibe en fond d’écran.

Pour ce qui est de la jeunesse :

Soraya délaissera son studio Parisien pour deux week-end prolongés : elle abandonnera son amoureux pour fêter un enterrement de vie de jeune fille à Madrid du premier jeudi au deuxième lundi de Juillet, et le traînera chez ses parents, au diable vauvert (je ne peux pas TOUT retenir non plus!) du premier mercredi au deuxième lundi d’Août.

Antoine est stagiaire, il n’a pas de jours de congés. Il se laissera tout de même aller à poser une journée sans-solde pour faire le pont du 15 Août, qui tombe cette année un mardi. Il se rendra dans sa famille en Bourgogne dès le vendredi soir et rentrera le mercredi aux aurores, afin de bénéficier des meilleurs prix sur les billets de train.

Et enfin, les outsiders :

Felipe économise ses jours et ses sous, espérant pouvoir s’offrir deux semaines dans sa famille au Mexique pour Noël. Le projet est encore flou.

Annabelle préfère éviter la haute saison et partira la deuxième semaine de septembre, du lundi au samedi soir. Farid, toujours prêt à voir la paille dans l’oeil de son voisin, a ricané :

- Bah c’est bien comme ça tu pars quand il y a à nouveau du boulot hein !

- Je m’évite surtout les hordes de familles nombreuses et de gosses mal élevés.

A-t-elle répondu avec un sourire ironique. Un partout, balle au centre : tout le monde ici sait que Farid est l’heureux géniteur de quatre abominations hyperactives.

Et moi ? On a bien fini par se souvenir de ma présence et se soucier de mon éventuel désir de repos.

- Oh, je poserai un jour par-ci par-là, comme d’habitude. Je suis désolé, je n’y ai pas vraiment réfléchi… Bredouille-je, faussement ennuyé.

- Bon; bah écoute, c’est pas un souci tant que tu ne t’absentes pas pour une longue durée je suppose. Évite peut-être la semaine ou il n’y aura ni Laurence ni Farid.

- Ça marche.